« Lui era là, era lui sul sedile posteriore, quella forma appena visibile, abbattuta. Lei stava appoggiata al parapetto. Come sul traghetto, la prima volta, sapeva che la stava guardando. Anche lei lo guardava, non lo vedeva più ma continuava a guardare verso la forma dell'automobile nera. E poi alla fine non l'aveva più vista. Era sparito il porto e poi la terra. (p.118) »
(Marguerite Duras) |
« Ma poi glielo aveva detto. Le aveva detto che era come prima, che l'amava ancora, che non avrebbe potuto mai smettere d'amarla, che l'avrebbe amata fino alla morte. (p.123) » |
(Marguerite Duras) |
Il romanzo narra le vicende, in gran parte autobiografiche, di Marguerite Duras nel periodo in cui, tra i quindici e i diciassette anni, visse con la madre e i fratelli nell'Indocina francese, per l'esattezza a Vĩnh Long, piccolo centro situato presso il fiume Mekong. La storia è quella dell'incontro tra Marguerite (l'io narrante) e il figlio di un ricco possidente cinese (il cui vero nome è Huynh Thuy Le): un amore proibito non solo per la giovane età della ragazza, ma anche e soprattutto per le convenzioni vigenti (né la differenza di razza né quella di ceto sociale potevano essere ignorate).
La loro relazione, inizialmente clandestina, viene osteggiata dal padre del giovane ed utilizzata dalla famiglia di lei per trovare un po' di sollievo ad una povertà frutto di inganni e sfortune, termina nel momento in cui la madre della protagonista deciderà di ripartire dal Vietnam in cui si trovano per la Francia portando i figli con sé. La vicenda amorosa, raccontata con stile spoglio ed ampie digressioni, s'intreccia con le varie vicende della sua vita: l'odio per il fratello maggiore, il rapporto conflittuale con la madre e il lesbismo latente della stessa protagonista nei confronti dell'amica e compagna di scuola Heléne.
Trama
Siamo nel 1929, una ragazza di appena 15 anni (ed il cui nome non viene mai rivelato) è in viaggio sul traghetto che attraversa il delta del Mekong; è di ritorno da una vacanza trascorsa nell'abitazione di famiglia a Sa Đéc (Provincia di Dong Thap) e sta tornando nel collegio di Saigon dove studia. Mentre si trova sul ponte dell'imbarcazione attrae l'attenzione di un giovane ventisettenne di origini cinesi figlio ed erede di un importante uomo d'affari; egli inizia una conversazione con la ragazza e, appena sbarcati, le propone d'accompagnarla in automobile: lei accetta il passaggio nella sua limousine con autista e si fa portare fino in città, all'ingresso della scuola.La giovinetta è figlia di una vedova affetta da crisi maniaco depressive, ha un fratello più grande che detesta ed uno più piccolo che adora; presto, aiutata anche dalle circostanze economiche difficoltose in cui si trova, finisce col diventar l'amante del giovane cinese: inizia una relazione che vuol far credere a se stessa sia solo puramente sessuale e d'interesse. Comincia anche a farsi pagare proprio come fosse una prostituta e porta i soldi a casa; la madre e il fratello maggiore cercano d'approfittarne, fino a quando il padre del giovane uomo non s'intromette con la sua forte disapprovazione, portando così all'interruzione brusca della relazione tra i due.
Solo molto più tardi la ragazza riconoscerà i propri sentimenti, la profondità e la sincerità del suo amore verso quello straniero dagli occhi a mandorla.
Versioni pubblicate
Esiste, oltre al romanzo scritto in forma autobiografica, anche una riscrittura intitolata L'amante della Cina del Nord, pubblicato in concomitanza con la trasposizione cinematografica del 1992; questo, narrato in terza persona è in forma di sceneggiatura, coi dialoghi scritti e senza alcun monologo interiore.Amant est une autofiction française (un roman en partie autobiographique) de Marguerite Duras publiée en 1984 aux éditions de Minuit. Il valut à son auteur le prix Goncourt la même année et le prix Ritz-Paris-Hemingway (meilleur roman publié en anglais) en 1986.
Historique
Le roman, dès sa sortie, devient un événement dans le milieu littéraire. L'Amant reçoit le prix Goncourt en novembre 1984, au troisième tour de scrutin par six voix contre trois à L'Été 36 de Bertrand Poirot-Delpech et une voix à Le Diable en tête de Bernard-Henri Lévy, trente-quatre ans après l'élimination et les critiques de son roman, Un barrage contre le Pacifique, dont elle avait souffert et qui l'avait poussé, un temps, à refuser le prix.L'Amant connait un important succès avec plus de 250 000 exemplaires vendus avant l'obtention du prix Goncourt et dont les ventes ont atteint 2 400 000 exemplaires, toutes éditions confondues.
Résumé
Récit de son enfance et de son adolescence en Indochine française, ce roman aux traits autobiographiques est l'essai d'une analyse de soi-même. Le récit est marqué par deux événements majeurs : la traversée du Mékong pour aller à Saïgon où se trouve l'école de la jeune fille ainsi que son séjour là-bas. Pendant son séjour en Indochine, elle tombe amoureuse d'un riche Chinois et vit son premier amour. D'autres sujets qui se mélangent au récit de cette relation amoureuse sont les relations difficiles entre la jeune fille et sa mère, et avec son frère aîné que sa mère a toujours préféré. La rupture de la digue qui menace la maison de la famille près du Mékong est un autre événement important dans le récit. Mais le point capital du roman est l'amour fou entre la jeune fille de 15 ans et le Chinois de Cholen qui a douze ans de plus qu'elle. Son départ, pour retourner en France, clôt le livre avec sa vision de la voiture de l'amant qu'elle ne quitte pas des yeux, sachant qu'il la regarde.Analyse
L'Amant est une œuvre complexe ; il ne faut pas seulement y voir l'histoire d'une jeune fille qui trouve un riche amant chinois et qui a des difficultés familiales. L'adaptation de Jean-Jacques Annaud ne se fonde que sur cela, c'est pourquoi Marguerite Duras, n'y retrouvant pas le message qu'elle voulait faire passer, n'est pas "satisfaite". Elle reproche également au cinéaste une adaptation trop esthétique. En réponse au film de Jean-Jacques Annaud, Marguerite Duras réécrit son auto-fiction et le nomme : L'amant de la Chine du Nord.Marguerite Duras n'a pas la volonté de la réalité, ainsi les lieux, les noms, et tous les éléments « accessoires » ne sont pas forcément inscrits dans la vie réelle de Marguerite Duras. Le reste est imaginé, mais l'imagination, sous l'influence de l'inconscient, donne une piste à Duras pour retrouver la jeune fille de 15 ans et demi qu'elle était.
L'Amant est un véritable récit de formation. L'héroïne a des obstacles à franchir : des interdits.
Elle a des opposants : sa famille, le père du Chinois, la société coloniale qui n'accepte pas les relations entre Asiatiques et Européens. Elle doit passer une épreuve physique, un premier rapport sexuel. L'écriture de L'Amant exprime les incertitudes de cette quête de soi et la volonté de diriger seule sa vie. La transformation en écriture de sa première expérience physique est un signe de la prise de pouvoir de Marguerite Duras sur elle-même, il s'agit d'une libération.
Le personnage de la mère a deux facettes : elle aime sa fille d'un amour sain, mais pourtant, son envie d'argent, qu'elle a transmise à ses enfants [...], mais jamais ce sujet n'est explicitement abordé ; elle joue un jeu fondé sur des non-dits.
Citations
"Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné. C'est moi. Elle l'avait reconnu dès la voix. Il avait dit: je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit: c'est moi, bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix tremblait tout à coup. Et avec le tremblement, tout à coup, elle avait retrouvé l'accent de la Chine. Il savait qu'elle avait commencé à écrire des livres, il l'avait su par la mère qu'il avait revue à Saigon. Et aussi pour le petit frère, qu'il avait été triste pour elle. Et puis il n'avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort."À propos de l'amour que Marguerite Duras porte à son jeune frère décédé : "Cet amour insensé que je lui porte reste pour moi un insondable mystère. Je ne sais pas pourquoi je l'aimais à ce point là de vouloir mourir de sa mort. J'étais séparée de lui depuis dix ans quand c'est arrivé et je ne pensais que rarement à lui. Je l'aimais, semblait-il, pour toujours et rien de nouveau ne pouvait arriver à cet amour. J'avais oublié la mort."
Adaptations
Le roman a été adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud en 1992 : L'Amant. En 2011, L'Amant est adapté au théâtre dans une mise en scène de Bernard Damien présentée au théâtre du Grand Midi avec Sarah Fiorido dans le rôle principal.The Lover (French: L'Amant) is an autobiographical novel by Marguerite Duras, published in 1984 by Les Éditions de Minuit. It has been translated to 43 languages and was awarded the 1984 Prix Goncourt. It was adapted to film in 1992 as The Lover.
Plot summary
Set against the backdrop of French colonial Vietnam, The Lover reveals the intimacies and intricacies of a clandestine romance between a pubescent girl from a financially strapped French family and an older, wealthy Chinese man.In 1929, a 15-year-old nameless girl is traveling by ferry across the Mekong Delta, returning from a holiday at her family home in the town of Sa Đéc, to her boarding school in Saigon. She attracts the attention of a 27-year-old son of a Chinese business magnate, a young man of wealth and heir to a fortune. He strikes up a conversation with the girl; she accepts a ride back to town in his chauffeured limousine.
Compelled by the circumstances of her upbringing, this girl, the daughter of a bankrupt, manic depressive widow, is newly awakened to the impending and all-too-real task of making her way alone in the world. Thus, she becomes his lover, until he bows to the disapproval of his father and breaks off the affair.
For her lover, there is no question of the depth and sincerity of his love, but it isn't until much later that the girl acknowledges to herself her true feelings.
Published versions
There are two published versions of The Lover: one written in the form of an autobiography, without any superimposed temporal structures, as the young girl narrates in first-person; the other, called The North China Lover and released in conjunction with the film version of the work, is in film script form, in the third person, with written dialogue and without internal monologue. This second version also contains more humor than the original.Barbara Bray's English translation won the Scott Moncrieff Prize and PEN/Book-of-the-Month Club Translation Prize in 1986.
Real-life connections
Duras published The Lover when she was 70, fifty-five years after she met Léo, the Chinese man of her story (she never revealed his surname). The novel was endlessly rewritten as she grew older. The marvelous passionate love story the novel tells, a story many take as autobiographical, is, in essence, fiction. In the first of her wartime notebooks, she does not retell that portion of her life in great detail but she does provide some information about her relationship with Léo that creates a rather different picture from that presented in the novel (or the film).A few isolated quotes help establish some differences between the fiction and the reality. “I only slept with him once and that was after two years of pleading.” … "How did I manage to overcome the kind of physical loathing I felt for Léo?” … “It was on that evening that Leo kissed me on the mouth [for the first time]. I felt a cool and moist contact with my lips. The revulsion I felt truly cannot be described. … I did calm down, however, and slid over to the end of the seat as far from Léo as possible. And there I spat into my handkerchief. I kept spitting. … Truly I felt a kind of aftermath of rape. … Ugliness had entered my mouth, I had communed with horror. I was violated to my very soul.”
Ho ritrovato una fotografia di mio figlio ventenne.
È in California con le amiche Erica ed Elisabeth Lennard.
È magrissimo, sembra un ugandese, però bianco anche lui. Trovo che ha un sorriso arrogante, un'aria di scherno.
Vuol dare l'impressione trasandata di un giovane vagabondo. Si piace così, povero, con l'aria da povero, la goffaggine di un ragazzo magro.
È la fotografia che si avvicina di più a quella, mai scattata, della ragazza del traghetto.
dal libro "L'amante" di Marguerite Duras
Un giorno, ero già avanti negli anni, in una hall mi è venuto incontro un uomo.
Si è presentato e mi ha detto: "La conosco da sempre. Tutti dicono che da giovane lei era bella, io sono venuto a dirle che la trovo più bella ora, preferisco il suo volto devastato a quello che aveva da giovane".
Penso spesso a un'immagine che solo io vedo ancora e di cui non ho mai parlato.
È sempre lì, fasciata di silenzio, e mi meraviglia. La prediligo fra tutte, in lei mi riconosco, m'incanto.
dal libro "L'amante" di Marguerite Duras
Anni e anni dopo la guerra, dopo i matrimoni, i figli, i divorzi, i libri, era venuto a Parigi con la moglie.
Le aveva telefonato. Sono io. Lei l'aveva riconosciuto dalla voce. Le aveva detto: volevo solo sentire la tua voce. Lei aveva detto: ciao, sono io.
Era intimidito, aveva paura come prima, la voce improvvisamente gli tremava e in quel tremito, improvvisamente, lei aveva ritrovato l'accento cinese.
Lui sapeva che lei aveva cominciato a scrivere libri, l'aveva saputo dalla madre incontrata a Saigon. Sapeva anche del fratello piccolo, disse che ne aveva sofferto pensando a lei.
E poi sembrava che non avesse altro da dire. Ma poi glielo aveva detto.
Le aveva detto che era come prima, che l'amava ancora, che non avrebbe potuto mai smettere d'amarla, che l'avrebbe amata fino alla morte.
dal libro "L'amante" di Marguerite Duras
Anche lei, quando la nave aveva lanciato il primo addio, quando era stata tolta la passerella e i rimorchiatori avevano cominciato a trainarla, ad allontanarla dalla terra, aveva pianto.
Lo aveva fatto nascondendo le lacrime, perché lui era cinese e non si doveva piangere quel genere di amanti, nascondendo alla madre e al fratellino il suo dolore, senza lasciar trasparire niente, come erano abituati a fare tra di loro.
La grossa automobile era lì, lunga e nera, con l'autista vestito di bianco al volante. Era un po' in disparte dal parcheggio delle Messaggerie Marittime, isolata.
L'aveva riconosciuta da questo.
Era lui sul sedile posteriore, quella forma appena visibile, immobile, abbattuta. Lei stava appoggiata al parapetto.
Come sul traghetto, la prima volta, sapeva che la stava guardando. Anche lei lo guardava, non lo vedeva più ma continuava a guardare verso la forma dell'automobile nera.
E poi alla fine non l'aveva più vista. Era sparito il porto e poi la terra.
dal libro "L'amante" di Marguerite Duras
L'amore insensato che provo per lui rimane per me un insondabile mistero.
Non so perché lo amassi al punto di voler morire della sua morte.
Ero lontana da lui da dieci anni quando è successo e pensavo a lui solo di rado.
Come se lo amassi per sempre e niente di nuovo potesse succedere a questo amore.
Avevo dimenticato la morte.
dal libro "L'amante" di Marguerite Duras
Muore in un giorno tetro. Credo fosse in primavera, in aprile.
Mi chiamano al telefono. Mi dicono solo che è stato trovato morto, per terra, nella sua camera.
Ma la morte per lui era arrivata in anticipo, molto prima che la sua storia finisse. Era già successo mentre era in vita, ormai era troppo tardi perché potesse morire, era morto quando era morto il fratello minore.
Era soggiaciuto a due parole: consummatum est.
Mia madre aveva chiesto che quel figlio fosse sepolto accanto a lei. Non so più dove, in un cimitero nella regione della Loira.
Sono tutti e due nella stessa tomba. Loro due soli. È giusto che sia così.
È un'immagine splendida e intollerabile.
dal libro "L'amante" di Marguerite Duras
De temps en temps ma mère décrète : demain on va chez le photographe.
Elle se plaint du prix mais elle fait quand même les frais des photos de
famille. Les photos, on les regarde, on ne se regarde pas mais on
regarde les photographies, chacun séparément, sans un mot de
commentaire, mais on les regarde, on se voit. On voit les autres
membres de la famille un par un ou rassemblés. On se revoit quand on
était très petit sur les anciennes photos et on se regarde sur les
photos récentes. La séparation a encore grandi entre nous. Une fois
regardées, les photos sont rangées, avec le linge dans les armoires. Ma
mère nous fait photographier pour pouvoir nous voir, voir si nous
grandissons normalement. Elle nous regarde longuement comme d'autres
mères, d'autres enfants. Elle compare les photos entre elles, elle parle
de la croissance de chacun. Personne ne lui répond.
Ma mère ne fait photographier que ses enfants. Jamais rien d'autre. Je n'ai pas de photographie de Vinhlong, aucune, du jardin, du fleuve, des avenues droites bordées des tamariniers de la conquête française, aucune, de la maison, de nos chambres. [...]
Elle ne faisait jamais de photos de lieux, de paysages,. rien que de nous, ses enfants, et la plupart du temps elle nous groupait pour que la photo coûte moins cher. Les quelques photos d'amateur qui ont été prises de nous l'ont été par des amis de ma mère, des collègues nouveaux arrivants à la colonie qui prenaient des vues du paysage équatorial, cocotiers et coolies, pour envoyer à leur famille.
Mystérieusement ma mère montre les photographies de ses enfants à sa famille pendant ses congés. Nous ne voulons pas aller dans cette famille. Mes frères ne l'ont jamais connue. Moi, la plus petite, d'abord elle m'y tramait. Et puis ensuite je n'y suis plus allée, parce que mes tantes, à cause de ma conduite scandaleuse, ne voulaient plus que leurs filles me voient. Alors il ne reste à ma mère que les photographies à montrer, alors ma mère les montre, logiquement, raisonnablement, elle montre à ses cousines germaines les enfants qu'elle a. Elle se doit de le faire, alors elle le fait, ses cousines c'est ce qui reste de la famille, alors elle leur montre les photos de la famille. [...] C'est dans cette vaillance de l'espèce, absurde, que moi je retrouve la grâce profonde.
Quand elle a été vieille, les cheveux blancs, elle est allée aussi chez le photographe, elle y est allée seule, elle s'est fait photographier avec sa belle robe rouge sombre et ses deux bijoux, son sautoir et sa broche en or et jade, un petit tronçon de jade embouti d'or. Sur la photo elle est bien coiffée, pas un pli, une image. Les indigènes aisés allaient eux aussi au photographe, une fois par existence, quand ils voyaient que la mort approchait. Les photos étaient grandes, elles étaient toutes de même format, elles étaient encadrées dans des beaux cadres dorés et accrochées près de l'autel des ancêtres. Tous les gens photographiés, j'en ai vus beaucoup, donnaient presque la même photo, leur ressemblance était hallucinante. Ce n'est pas seulement que la vieillesse se ressemble, c'est que les portraits étaient retouchés, toujours, et de telle façon que les particularités du visage, s'il en restait encore, étaient atténuées. Les visages étaient apprêtés de la même façon pour affronter l'éternité, ils étaient gommés, uniformément rajeunis. C'était ce que voulaient les gens. [...] Et cet air qu'avait ma mère dans la photographie de la robe rouge était le leur, c'était celui-là, noble, diraient certains, et certains autres, effacé.
Ma mère ne fait photographier que ses enfants. Jamais rien d'autre. Je n'ai pas de photographie de Vinhlong, aucune, du jardin, du fleuve, des avenues droites bordées des tamariniers de la conquête française, aucune, de la maison, de nos chambres. [...]
Elle ne faisait jamais de photos de lieux, de paysages,. rien que de nous, ses enfants, et la plupart du temps elle nous groupait pour que la photo coûte moins cher. Les quelques photos d'amateur qui ont été prises de nous l'ont été par des amis de ma mère, des collègues nouveaux arrivants à la colonie qui prenaient des vues du paysage équatorial, cocotiers et coolies, pour envoyer à leur famille.
Mystérieusement ma mère montre les photographies de ses enfants à sa famille pendant ses congés. Nous ne voulons pas aller dans cette famille. Mes frères ne l'ont jamais connue. Moi, la plus petite, d'abord elle m'y tramait. Et puis ensuite je n'y suis plus allée, parce que mes tantes, à cause de ma conduite scandaleuse, ne voulaient plus que leurs filles me voient. Alors il ne reste à ma mère que les photographies à montrer, alors ma mère les montre, logiquement, raisonnablement, elle montre à ses cousines germaines les enfants qu'elle a. Elle se doit de le faire, alors elle le fait, ses cousines c'est ce qui reste de la famille, alors elle leur montre les photos de la famille. [...] C'est dans cette vaillance de l'espèce, absurde, que moi je retrouve la grâce profonde.
Quand elle a été vieille, les cheveux blancs, elle est allée aussi chez le photographe, elle y est allée seule, elle s'est fait photographier avec sa belle robe rouge sombre et ses deux bijoux, son sautoir et sa broche en or et jade, un petit tronçon de jade embouti d'or. Sur la photo elle est bien coiffée, pas un pli, une image. Les indigènes aisés allaient eux aussi au photographe, une fois par existence, quand ils voyaient que la mort approchait. Les photos étaient grandes, elles étaient toutes de même format, elles étaient encadrées dans des beaux cadres dorés et accrochées près de l'autel des ancêtres. Tous les gens photographiés, j'en ai vus beaucoup, donnaient presque la même photo, leur ressemblance était hallucinante. Ce n'est pas seulement que la vieillesse se ressemble, c'est que les portraits étaient retouchés, toujours, et de telle façon que les particularités du visage, s'il en restait encore, étaient atténuées. Les visages étaient apprêtés de la même façon pour affronter l'éternité, ils étaient gommés, uniformément rajeunis. C'était ce que voulaient les gens. [...] Et cet air qu'avait ma mère dans la photographie de la robe rouge était le leur, c'était celui-là, noble, diraient certains, et certains autres, effacé.
Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les
divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait
téléphoné. C'est moi. Elle l'avait reconnu dès la voix. Il avait dit:
je voulais seulement entendre votre voix. Elle avait dit: c'est moi,
bonjour. Il était intimidé, il avait peur comme avant. Sa voix
tremblait tout à coup. Et avec le tremblement, tout à coup, elle avait
retrouvé l'accent de la Chine. Il savait qu'elle avait commencé à
écrire des livres, il l'avait su par la mère qu'il avait revue à Saigon.
Et aussi pour le petit frère, qu'il avait été triste pour elle. Et
puis il n'avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit. Il
lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne
pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort.
Je lui dis que (..) je suis dans une tristesse que j'attendais et qui ne
vient que de moi. Que toujours j'ai été triste. Que je vois cette
tristesse aussi sur les photos où je suis toute petite. Qu'aujourd'hui
cette tristesse, tout en la reconnaissant comme étant celle que j'ai
toujours eue, je pourrais presque lui donner mon nom tellement elle me
ressemble.
Il n'y avait pas un souffle de vent et la musique s'était répandue
partout dans le paquebot noir, comme une injonction du ciel dont on ne
savait pas à quoi elle avait trait, comme un ordre de Dieu dont on
ignorait la teneur.
Et la jeune fille s'était dressée comme pour aller à son tour se tuer, se jeter dans la mer et après elle avait pleuré parce qu'elle avait pensé à cet homme et elle n'avait pas été sûre tout à coup de ne pas l'avoir aimé d'un amour qu'elle n'avait pas vu parce qu'il s'était perdu dans l'histoire comme l'eau dans le sable et qu'elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer...
[...] Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné...
Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort...
Et la jeune fille s'était dressée comme pour aller à son tour se tuer, se jeter dans la mer et après elle avait pleuré parce qu'elle avait pensé à cet homme et elle n'avait pas été sûre tout à coup de ne pas l'avoir aimé d'un amour qu'elle n'avait pas vu parce qu'il s'était perdu dans l'histoire comme l'eau dans le sable et qu'elle le retrouvait seulement maintenant à cet instant de la musique jetée à travers la mer...
[...] Des années après la guerre, après les mariages, les enfants, les divorces, les livres, il était venu à Paris avec sa femme. Il lui avait téléphoné...
Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort...
“Very early in my life it was too late.”
Marguerite Duras, The Lover
Marguerite Duras, The Lover
“Suddenly, all at once, she knows, knows that he doesn't understand her,
that he never will, that he lacks the power to understand such
perverseness. And that he can never move fast enough to catch her.”
Marguerite Duras, The Lover
Marguerite Duras, The Lover
“I've known you for years. Everyone says you were beautiful when you
were young, but I want to tell you I think you're more beautiful now
than then. Rather than your face as a young woman, I prefer your face as
it is now. Ravaged.”
―
Marguerite Duras,
The Lover
“It’s not that you have to achieve anything, it’s that you have to get away from where you are.”
―
Marguerite Duras,
The Lover
“When it's in a book I don't think it'll hurt any more ...exist any
more. One of the things writing does is wipe things out. Replace them.”
―
Marguerite Duras,
The Lover
“He says he’s lonely, horribly lonely because of this love he feels for her. She says she’s lonely too. She doesn’t say why.”
―
Marguerite Duras,
The Lover
Cover for Marguerite Duras’ “The Lover”
“Years after the war, after marriages, children, divorces, books,
he came to Paris with his wife. He phoned her. It's me. She recognized
him at once from the voice. He said, I just wanted to hear your voice.
She said, it's me, hello. He was nervous, afraid, as before. His voice
suddenly trembled. And with the trembling, suddenly, she heard again the
voice of China. He knew she'd begun writing books, he'd heard about it
through her mother whom he'd met again in Saigon. And about her younger
brother, and he'd been grieved for her. Then he didn't know what to say.
And then he told her. Told her that it was as before, that he still
loved her, he could never stop loving her, that he'd love her until
death.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I know it's not clothes that make women beautiful or otherwise,
nor beauty care, nor expensive creams, nor the distinction of costliness
of their finery. I know the problem lies elsewhere. I don't know where.
I only know it isn't where women think.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I am dead. I have no desire for you. My body no longer wants the one who doesn’t love.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I'm still there, watching those possessed children, as far away
from the mystery now as I was then. I've never written, though I thought
I wrote, never loved, though I thought I loved, never done anything but
wait outside the closed door.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Among all the other nights upon nights, the girl had spent that
one on the boat….when it happened, the burst of Chopin…. There wasn’t a
breath of wind and the music spread all over the dark boat, like a
heavenly injunction whose import was unknown, like an order from God
whose meaning was inscrutable. And the girl started up as if to go and
kill herself in her turn, throw herself in her turn into the sea, and
afterwards, she wept because she thought of the man from Cholon and
suddenly she wasn’t sure she hadn’t loved him with a love she hadn’t
seen because it had lost itself in the affair like water in the sand and
she rediscovered it only now, through this moment of music.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I can't really remember the days. The light of the sun blurred
and annihilated all color. But the nights, I remember them. The blue was
more distant than the sky, beyond all depths, covering the bounds of
the world. The sky, for me, was the stretch of pure brilliance crossing
the blue, that cold coalescence beyond all color. Sometimes, it was in
Vinh Long, when my mother was sad she'd order the gig and we'd drive out
into the country to see the nighta s it was in the dry season. I had
that good fortune- those nights, that mother. The light fell from the
sky in cataracts of pure transparency, in torrents of silence and
immobility. The air was blue, you could hold it in your hand. Blue. The
sky was the continual throbbing of the brilliance of the light. The
night lit up everything, all the country on either bank of the river as
far as the eye could reach. Every night was different, each one had a
name as long as it lasted. Their sound was that of the dogs, the country
dogs baying at mystery. They answered on another from village to
village, until the time and space of the night were utterly consumed.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Hélène Lagonelle’s body is heavy, innocent still, her skin’s as
soft as that of certain fruits, you almost can’t grasp her, she’s almost
illusory, it’s too much. She makes you want to kill her, she conjures
up a marvelous dream of putting her to death with your own hands. Those
flour-white shapes, she bears them unknowingly, and offers them for
hands to knead, for lips to eat, without holding them back, without any
knowledge of them and without any knowledge of their fabulous power. I’d
like to eat Hélène Lagonelle’s breasts as he eats mine in the room in
the Chinese town where I go every night to increase my knowledge of God.
I’d like to devour and be devoured by those flour-white breasts of
hers.
I am worn out with desire for Hélène Lagonelle.
I am worn out with desire.
I want to take Hélène Lagonelle with me to where every evening, my eyes shut, I have imparted to me the pleasure that makes you cry out. I’d like to give Hélène Lagonelle to the man who does that to me, so he may do it in turn to her. I want it to happen in my presence, I want her to do it as I wish, I want her to give herself where I give myself. It’s via Hélène Lagonelle’s body, through it, that the ultimate pleasure would pass from him to me.
A pleasure unto death.”
― Marguerite Duras, The Lover
I am worn out with desire for Hélène Lagonelle.
I am worn out with desire.
I want to take Hélène Lagonelle with me to where every evening, my eyes shut, I have imparted to me the pleasure that makes you cry out. I’d like to give Hélène Lagonelle to the man who does that to me, so he may do it in turn to her. I want it to happen in my presence, I want her to do it as I wish, I want her to give herself where I give myself. It’s via Hélène Lagonelle’s body, through it, that the ultimate pleasure would pass from him to me.
A pleasure unto death.”
― Marguerite Duras, The Lover
“It has been my face. It's got older still, or course, but less,
comparatively, than it would otherwise have done. It's scored with deep,
dry wrinkles, the skin is cracked. But my face hasn't collapsed, as
some with fine feature have done. It's kept the same contours, but its
substance has been laid waste. I have a face laid waste.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Muy pronto en mi vida fue demasiado tarde.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Très vite dans ma vie il a été trop tard.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“« Je n'ai jamais écrit, croyant le faire, je n'ai jamais aimé,
croyant aimer, je n'ai jamais rien fait qu'attendre devant la porte
fermée. »”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Et puis il le lui avait dit. Il lui avait dit que c’était comme
avant, qu’il l’aimait encore, qu’il ne pourrait jamais cesser de
l’aimer, qu’il l’aimerait jusqu’à sa mort.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I want to write. I've already told my mother: That's what I want
to do-write. No answer the first time. Then she asks, Write what? I say,
Books, novels. [...] She's against it, it's not worthy, it's not real
work, it's nonsense. Later she said, A childish idea.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“« L'histoire de ma vie n'existe pas. Ça n'existe pas. Il n'y a
jamais de centre. Pas de chemin, pas de ligne. Il y a de vastes endroits
où l'on fait croire qu'il y avait quelqu'un, ce n'est pas vrai il n'y
avait personne. »”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Because he doesn't know he carries within him a supreme elegance, I say it for him.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“We, her children, are heroic, dersperate.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus
ou moins belles ni les soins de beauté, ni les prix des onguents, ni la
rareté, le prix des atours. Je sais que le problème est ailleurs. Je ne
sais pas où il est.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Il faudrait prévenir les gens de ces choses-là. Leur apprendre
que l’immortalité est mortelle, qu’elle peut mourir, que c’est arrivé,
que cela arrive encore.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Nunca he escrito, creyendo hacerlo, nunca he amado, creyendo
amar, nunca he hecho nada salvo esperar delante de la puerta cerrada.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Que la vida es inmortal mientras se vive, mientras se está con
vida. Que la inmortalidad no es una cuestión de más o menos tiempo, que
no es una cuestión de inmortalidad, que es una cuestión de otra cosa que
permanece ignorada. Que es tan falso decir que carece de principio y de
fin como decir que empieza y termina en la vida del alma desde el
momento en que participa del alma y de la prosecución del viento. Mirad
las arenas muertas del desierto, el cuerpo muerto de los niños: la
inmortalidad no pasa por ahí, se detiene y los esquiva.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Très vite dans ma vie il a été trop tard. A dix-huit ans il était
déjà trop tard. Entre dix-huit ans et vingt-cinq ans mon visage est
parti dans une direction imprévue. A dix-huit ans j’ai vieilli.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I feel a sadness I expected and which comes only from myself. I
say I’ve always been sad. That I can see the same sadness in photos of
myself when I was small. That today, recognizing it as the sadness I’ve
always had, I could almost call it by my own name, it’s so like me.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“« Il se taisait toujours sur les images qu'il voyait derrière ses
yeux fermés. On aurait dit qu'il aimait cette douleur, qu'il l'aimait
comme il m'avait aimée, très fort, jusqu'à mourir peut-être, et que
maintenant il la préférait à moi. »”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
Comme plus tard l’éternité du petit frère à travers la mort”
― Marguerite Duras, The Lover
“I had the face of pleasure, and yet I had no knowledge of pleasure. There was no mistaking that face.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“« Toute communauté, qu'elle soit familiale ou autre, nous est
haissable, dégradante. Nous sommes ensemble dans une honte de principe
d'avoir à vivre la vie. C'est là que nous sommes au plus profond de
notre histoire commune, celle d'être tous les trois des enfants de cette
personne de bonne foi, notre mère, que la société a assassinée. Nous
sommes du côté de cette société qui a réduit ma mère au désespoir. À
cause de ce qu'on a fait à notre mère si aimable, si confiante, nous
haïssons la vie, nous nous haïssons.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“« Que c'est tandis qu'elle se vit que la vie est immortelle,
tandis qu'elle est en vie. Que l'immortalité ce n'est pas une question
de plus ou moins de temps, que ce n'est pas une question d'immortalité,
que c'est une question d'autre chose qui reste ignoré. Que c'est aussi
faux de dire qu'elle est sans commencement ni fin que de dire qu'elle
commence et qu'elle finit avec la vie de l'esprit du moment que c'est de
l'esprit qu'elle participe et de la poursuite du vent. Regardez les
sables morts des déserts, le corps mort des enfants l'immortalité ne
passe pas par là, elle s'arrête et contourne. »”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“One day,I was already old, a man came up to me in the street.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Je pense souvent à cette image que je suis seule à voir encore et
dont je n’ai jamais parlé. Elle est toujours là dans le même
silence,émerveillante. C’est entre toutes celle qui me plaît de
moi-même, celle où je me reconnais, où je m’enchante.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“You didn't have to attract desire. Either it was in the woman who
aroused it or it didn't exist. Either it was there at first glance or
else it had never been.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Je me souviens mal des jours. L’éclairement solaire ternissait
les couleurs, écrasait. Des nuits, je me souviens.Le bleu était plus
loin que le ciel, il était derrière toutes les
épaisseurs, il recouvrait le fond du monde. Le ciel, pour moi, c’était cette traînée de pure brillance qui traverse le bleu, cette fusion froide au-delà de toute couleur.”
― Marguerite Duras, The Lover
épaisseurs, il recouvrait le fond du monde. Le ciel, pour moi, c’était cette traînée de pure brillance qui traverse le bleu, cette fusion froide au-delà de toute couleur.”
― Marguerite Duras, The Lover
“Ce manquement des femmes à elles-mêmes par elles-mêmes opéré m’apparaissait toujours comme une erreur.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Se lo había pedido. Le había suplicado que le dejara retenerme
con él contra su cuerpo, le había dicho que debía comprenderle, que
también él debía haber vivido al menos una vez una pasión como ésa en el
transcurso de su larga vida, que era imposible que hubiera sido de otro
modo, le había rogado que le permitiera vivir, a su vez, una vez, una pasión semejante, esa locura, ese amor loco de la chiquilla blanca, le había pedido que le dejara el tiempo de seguir amándola antes de volver a mandarlo a Francia, de dejársela aún, aún un año quizá,
porque no le era posible dejar ya ese amor, era demasiado nuevo, demasiado fuerte todavía,todavía demasiado en su violencia naciente, que todavía era demasiado terrible separarse de
su cuerpo, y más teniendo en cuenta, el padre lo sabía perfectamente, que eso nunca más volvería a producirse”
― Marguerite Duras, The Lover
modo, le había rogado que le permitiera vivir, a su vez, una vez, una pasión semejante, esa locura, ese amor loco de la chiquilla blanca, le había pedido que le dejara el tiempo de seguir amándola antes de volver a mandarlo a Francia, de dejársela aún, aún un año quizá,
porque no le era posible dejar ya ese amor, era demasiado nuevo, demasiado fuerte todavía,todavía demasiado en su violencia naciente, que todavía era demasiado terrible separarse de
su cuerpo, y más teniendo en cuenta, el padre lo sabía perfectamente, que eso nunca más volvería a producirse”
― Marguerite Duras, The Lover
“Nunca escrevi julgando fazê-lo nunca amei julgando amar nunca fiz nada senão esperar diante da porta fechada.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I want to take Hélène Lagonelle with me to where every evening,
my eyes shut, I have imparted to me the pleasure that makes you cry out.
I’d like to give Hélène Lagonelle to the man who does that to me, so he
may do it in turn to her. I want it to happen in my presence, I want
her to do it as I wish, I want her to give herself where I give myself.
It’s via Hélène Lagonelle’s body, through it, that the ultimate pleasure
would pass from him to me. A pleasure unto death.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“I’ve never written, though I thought I wrote, never loved, though
I thought I loved, never done anything but wait outside the closed
door.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“The story of my life doesn’t exist. Does not exist. There’s never
any center to it. No path, no line. There are great spaces where you
pretend there used to be someone, but it’s not true, there was no one.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“L’enfant dira : je lui ai demandé cinq cent piastres pour le
retour en France. La mère dira que c’est bien, que c’est ce qu’il faut
pour s’installer à Paris, elle dira : ça ira avec cinq cent piastres.
L’enfant sait ce qu’elle fait, elle, c’est ce que la mère aurait choisi
que fasse son enfant, si elle avait osé, si elle en avait la force, si
le mal que faisait la pensée n’était pas là chaque jour, exténuant.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“He says, You only came because I’m rich. I say that’s how I
desire him, with his money, that when I first saw him he was already in
his car, in his money, so I can’t say what I’d have done if he’d been
different.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Que é enquanto ela se vive que a vida é imortal, enquanto está em
vida. Que a imortalidade não é uma questão de mais ou menos tempo, que
não é uma questão de imortalidade, que é questão de outra coisa que
permanece ignorada. Que é tão falso dizer que ela não tem começo nem
fim, como dizer que começa e acaba com a vida do espírito uma vez que é
do espírito que ela participa e da perseguição do vento.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“It's here we are at the heart of our common fate, the fact that
all three of us are our mother's children, the children of a candid
creature murdered by society. We're on the side of the society which has
reduced her to despair. Because of what's been done to our mother, so
amiable, so trusting, we hate life, we hate ourselves.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Habría que prevenir a la gente de esas cosas. Enseñarles que la
inmortalidad es mortal, que puede morir, que ha ocurrido, que sigue
ocurriendo. Que no se muestra nunca como tal, que es la duplicidad
absoluta. Que no existe nunca en los pormenores sino en el principio.
Que algunas personas pueden encubrir su presencia, a condición de que
ignoren el hecho. Al igual que otras personas pueden detectar la
presencia en esas gentes, también pueden ignorar que pueden hacerlo. Que
la vida es inmortal mientras se vive, mientras se está con vida...”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
“Très vite dans la vie il a été trop tard. À dix-huit ans il était déjà trop tard.”
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
― Marguerite Duras, The Lover
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